Lors de l’événement Centre Inffo « Compétences et parcours professionnels, une priorité à chaque étape de la vie », le 25 janvier 2024.
Année européenne des compétences
UE: le développement des compétences, une question de justice sociale
L'année européenne des compétences est l'occasion de mettre en lumière des projets innovants labellisés en France, comme l'a souligné un webinaire organisé par Centre Inffo jeudi 25 janvier.
Par Sarah Nafti - Le 29 janvier 2024.
L'année européenne des compétences a eu « un rôle de catalyseur, a permis de faire émerger des projets », a estimé Pascale Romenteau, directrice générale de Centre Inffo. Elle a salué « une belle réussite européenne » lors du webinaire « Compétences et parcours professionnels, une priorité à chaque étape de la vie » organisé par Centre Inffo jeudi 25 janvier. « Avec 142 projets sur 1780 au total, la France est l'un des pays qui a labellisé le plus de projets lors de l'année européenne des compétences », s'est réjouie Marianne de Brunhoff, coordinatrice française adjointe de l'année européenne des compétences. « Le développement des compétences est une question de justice sociale » selon Marianne de Brunhoff. Laquelle souligne que les difficultés d'accès à la formation des moins qualifiés est une préoccupation partagée dans tous les pays européens. Pour Gilles Gateau, coordinateur de l'année européenne des compétences, ce temps « doit nous mobiliser », à la fois sur « l'urgence d'agir maintenant » et « sur le long terme ». Car dans certains métiers, « la tension est telle que l'Europe risque de prendre du retard », relevait-il en citant l'exemple de la transition énergétique ou de la santé publique.
Mobilisation du PIC
Parmi les outils mobilisables en faveur des compétences, Hervé Jouanneau, directeur du développement des compétences dans les territoires à France Travail, a parlé du PIC, qui entre dans un nouveau cycle entre 2024 et 2027. Il a évoqué la nécessaire « articulation » entre les différents acteurs et notamment avec les régions, pour « assurer des parcours de formation adaptés qui mènent à l'insertion et l'emploi ». Hervé Jouanneau a appelé à développer « l'immersion » pour découvrir les métiers, dans le cadre d'un POE (préparation opérationnelle à l'emploi) qui doit pouvoir toucher toutes les entreprises, même les plus petites. « L'échelle régionale est celle du renforcement et de la transmission de l'action européenne dans les territoires », a rappelé Emmanuel Georges-Picot, conseiller chargé de l'éducation, de l'orientation, de la formation et de l'emploi chez Régions de France. Les Régions ont l'autorité de gestion d'une grande partie des fonds européens, ce qui permet par exemple de financer des actions pour la transition industrielle.
Plateforme d'échanges et de connaissances
Lors du webinaire, Nathalie Lavaurs, directrice opérationnelle du campus des métiers et des qualifications d'excellence (CMQE) Industrie du futur Occitanie a évoqué le projet LCAMP, financé par Erasmus+, qui vise à mettre en réseau les centres de formation et les entreprises du secteur de l'industrie du futur afin de créer une plateforme de production et d'échanges de connaissances. Ce projet de 4 ans a été sélectionnés par la commission européenne dans le cadre d'un financement destiné à développer l'excellence dans l'enseignement professionnel.
Taux de retour à l'emploi de 85%
Pauline Le Fiblec, directrice compétences et formation d'Engie solutions, a présenté deux projets labellisés portés par son entreprise. Le premier s'inscrit dans le cadre d'un POE et permet aux demandeurs d'emploi de bénéficier d'un parcours de 400 h, moitié en formation et moitié en immersion. « Le taux de retour à l'emploi est de 85%. Nous avons recruté 35 personnes l'an dernier et nous visons 40 recrutements en 2024. » L'autre dispositif est un parcours certifiant interne pour permettre une montée en compétences : il assure 200 heures de formation avec un coaching individuel. 100 parcours ont été effectués en 2023 et 70 autres vont débuter à partir de février.